Société Gabonaise d’Informatique Médicale

Téléconsultation : Regards croisés internationaux@@@

"Le COVID a freiné le déploiement de notre projet de télémédecine au service de la périnatalité. Nous devons lever des freins humains pour poursuivre l'expérimentation". C'est ce qu'on peut retenir de l'entretien avec accordé au Collectif Téléconsultation par les membres de la SOGIM :
Olive Léa NDJELI (Ingénieur informaticien, spécialisée dans les Systèmes d'Information Géographique au sein de l'équipe e-Gabon SIS, Ministère de la Santé du Gabon), Grace AGNANDJI ILOUNGOU (Chargée de projet au sein de l'équipe e- Gabon SIS, Ministère de la Santé du Gabon) et Raymond ONDZIGUE MBENGA (Doctorant en informatique médicale au sein de l'équipe e-Gabon SIS, Ministère de la Santé du Gabon).

Le Gabon fait partie des pays d’Afrique Subsaharienne qui font leur premier pas dans la santé numérique avec l’élaboration récente d’un plan stratégique de numérisation de son système d’information de santé.

Dans cet élan, un tout premier projet de télémédecine est en train de voir de jour dans les domaines de périnatalité et de la cardiologie. Il vise à donner accès aux soins aux femmes enceintes et aux personnes souffrant de problèmes cardiaques vivant dans des zones isolées. Pour la phase pilote, six centres de santé ont été équipés d’un ordinateur, d’un ECG et d’un échographe portables permettant de réaliser de la téléexpertise. En ce concerne l’acte de télééchographie, les sages-femmes sont chargées de prendre des images et d’envoyer les clichés pour avis spécialisés à un gynécologue situé dans un CHU à Libreville. Pour l’acte de télé-ECG, les médecins et/ou infirmiers sont chargés de réaliser les électrocardiogrammes (ECG) et de les transmettre pour analyse à un cardiologue situé dans CHU à Libreville. La plateforme de télé-expertise Bogou est utilisée pour la transmission des clichés et des ECG.

12 sages-femmes, 2 Gynécologues, 1 cardiologue et 5 médecins généralistes ont été formés et l’équipe avait démarré l’expérimentation avant l’arrivée du COVID-19 au Gabon.

Des difficultés techniques ont été rencontrées lors des premiers usages en raison des mauvaises connexions Internet.

Pour pallier cela, des kits Internet 4G ont été distribués aux centres de santé, mais l’expérimentation n’a pas pu se poursuivre. En effet, alors que la pandémie aurait pu donner un coup d’accélérateur au projet, elle a plutôt eu un effet dissuasif sur les patients qui, par crainte de virus, n’ont plus fréquenté les centres de santé. Les équipes sont impatientes de retrouver une fréquentation normale pour poursuivre l’expérimentation.